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Norio IMAI - Perspective in White
Communiqué de presse
Galerie Richard a le plaisir de présenter la première exposition personnelle de Norio Imai à New York intitulée Perspective in White du 13 février au 29 mars 2014. L’artiste né à Osaka en1946 a joint l’Association d’Art Gutai en 1965 alors qu’il avait 19 ans, le plus jeune artiste à faire partie de ce mouvement d’avant-garde d’après-guerre. Imai s’est fait reconnaître très tôt par ses peintures monochromes blanches d’une qualité sculpturale. L’exposition peut être considérée comme une rétrospective de ses peintures avec des oeuvres de 1964 à 2009. Norio Imai utilise la toile non tant comme support à la peinture mais comme un nouveau médium lui permettant d’expérimenter et développer des peintures en trois dimensions. Ce faisant, Imai joue avec la lumière et ajoute des dégradés au monochrome et il crée des lignes fluides et organiques qui apportent de la sensualité, de la sérénité et de la paix.
La pièce majeure sur l’exposition s’intitule White Event IV de 1966. La série White Event IV est la première experience d’art cinétique d’Imai. Sa fascination pour le cinéma et l’image animée des années 60 l’ont amené à l’ajout d’effets cinétiques dans son art. Il considérait que le mouvement en art ne devait plus seulement être visualisé pour ses effets optiques mais plutôt pour sa cinétique. Il a donc créé une toile blanche verticale derrière laquelle il a inventé un mécanisme de rouages avec deux barres métalliques qui enfoncent légèrement la toile en deux points différents alternativement, actionnées par un moteur électrique. Cette œuvre synthétise et relie toute l’esthétique de Norio Imai dans les différents mediums, peinture, performance, performance.
C’est l’opportunité de découvrir huit oeuvres rares conçues en 1964-65, détruites et recréées par l’artiste. Dans ces peintures il a placé des objets ou leurs moulages entre le châssis et la toile. La toile est ainsi tendue par cette inclusion d’objets en trois dimensions. Sur cette période il a utilisé des clous de tapissier dont les peintres se servent pour clouer leur toile sur le chassis. Il les cloue sur le devant de la peinture suivant des alignements géométriques le plus souvent autour de l’objet délimitant ainsi nettement une surface de toile plane et une surface de toile en relief.
L’exposition comprend six peintures intitulées White Ceremony, de formes de châssis différentes, conçues en 1996 et 1967. Il y a inséré des boules avec un creu. Il a supprimé les punaises et laisse la toile prendre naturellement de belles courbures. Ces oeuvres sont très recherchées pour la sensualité des formes, reminiscence de seins féminins. “Son travail reflète aussi un des changements des plus importants qui s’est produit dans notre culture. La dimension dans laquelle nous vivons bascule aujourd’hui de plus en plus vers le féminin. La fluidité, le matriciel gagnent en importance sur la masculinité sans équivoque. Je décrirais le travail d’Imai comme maternel” (1). La toile prend des formes proéminentes organiques dans un espace éthéré blanc. Comme Matsutani et les peintures de Shirley Kaneda, ces formes semblent se former spontanément et ont donc l’air semblables aux formes que nous rencontrons dans la nature. Cette nouvelle esthétique futuriste et douce apparue dans les années 60 dans l’art, le design, la mode et l’architecture a été aussi inspirée par la course à l’espace pendant la guerre froide.
L’exposition inclut plusieurs œuvres de 2008-2009 de la série Shadows of Memory. L’objet fonctionnel est transformé en formes fantômatiques abstraites sur la peinture. Les objets de la vie quotidienne ont leur propre volume et leurs caractéristiques visuelles demeurent. Un casque de cycliste et une hélice de bateau sont transformés en de belles sculptures aux formes modernistes. Shadow of Memory – Spiralressemble à une maquette de projet d’architecte. L’oeuvre intitulée Shadow of Memory 107 – Mandolin est une sculpture de peinture suspendue que nous appréhendons en la visualisant par ses deux faces; sur la face de devant nous pouvons voir une forme d’instrument de musique et sur l’arrière nous découvrons une forme proéminente biologique liée au corps ou abstraite. La possibilité de représenter l’essence d’un objet – l’énergie inhérente à chaque forme – sont le propos de ces œuvres qui chevauchent les frontières entre peinture, sculpture et performance, objet et fonction, abstraction et figuration.
Imai a d’abord exposé á la Gutai Pinacotheca, Osaka en 1964. Il a participé à chaque exposition Gutai jusqu’à la dissolution de l’association en 1972. Il a été présenté sur les expositions du groupe Gutai telles que Gutai II : 1959-1965 au Musée d’art et d’histoire d’Ashiya en 1993, Japanese Art After 1945: Scream Against the Sky au Guggenheim Soho et au Musée d’Art Moderne de San Francisco en 1994, Gutai: Splendid Playground au Musée Solomon R. Guggenheim en 2013. Il est représenté dans de nombreuses collections publiques et privées comme le Musée d’Art et d’Histoire d’Ashiya, le Musée d’Art Moderne de Shiga, le Musée d’Osaka d’Art Moderne, le Musée Préfectoral d’Art de Hyōgo, le Musée Miyagi d’Art, le Dallas Museum of Art, le Getty Center de Los Angeles, la Fondation Vervoordt à Wijnegen.
(1) Introduction dans le livre Norio Imai publié par la Axel Vervoordt Foundation, 2013