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Olaf RAUH - 2004 - 2012
Communiqué de presse
Jean-Luc et Takako Richard ont le plaisir de présenter à Paris la cinquième exposition personnelle d’Olaf Rauh intitulée « 2004-2012 » qui rassemble des photographies de l’artiste issues de trois séries consécutives: « Paris » (2004), Paninsula (2008) et Multiscan (2012) du 4 juin au 30 juillet 2016. Galerie Richard à New York organisera la première exposition personnelle d’Olaf Rauh aux Etats-Unis du 29 juin au 31 juillet 2016 consacrée à sa première série « Playgrounds » de 2001. Olaf Rauh, né en 1968 à Leipzig, est le principal représentant de la nouvelle génération de photographes allemands. Il se détache radicalement de la quête d’objectivité, de neutralité, et de tout aspect documentaire, pour mieux révéler les artifices du réel et mettre en valeur les spécificités de ses sujets.
La galerie expose des oeuvres de la série Code Paris, photographies de Paris en 2004. Les titres font souvent référence à des enseignes de magasins. On a l’impression de suivre un flâneur qui cherche à capter une vérité sur Paris autre que l’image touristique ou documentaire. L’image de la rue est striée de lignes horizontales, des formes sont distordues, disparaissent presque ou deviennent méconnaissables, parfois fantomatiques. De cette impression de vitesse, de circulation, seules les enseignes publicitaires semblent avoir assez de présence pour rester figées. Le temps n’est pas allongé mais fragmenté, étiré et raccourci à la fois. L’espace-temps est utilisé comme variable non plus à une équation mais comme un champ d’expérimentations de télescopages riches et complexes. Ici le flux de l’image vidéo précède la photographie. Les films sont projetés en mode accéléré et en mode ralenti. C’est seulement après cette manipulation que les photographies sont prises. La transformation digitale qu’opère Olaf Rauh fait ressortir la place prépondérante jouée par la circulation automobile dans l’animation et la perception quotidienne de Paris.
La série “Paninsula” qui date de 2008 nous plonge dans l’imaginaire de l’artiste d’une une île du Pacifique inconnue du grand public où les heureux propriétaires vivent dans une oasis paradisiaque. Les architectures géométriques contrastent avec la végétation luxuriance qui les entourent. En face des œuvres d’Olaf Rauh, la question se pose toujours de savoir quelle a été l’image originelle, qu’est-ce qu’il en reste, qu’est-ce qui a été retravaillé, recomposé, créé de toutes pièces et comment. L’ensemble des œuvres de cette série laisse penser que chaque création résulte du mixage de deux images, une image de jungle et une image de bâtisse construite dans certains cas par l’artiste lui-même, insérant des blocs de pixels comme un maçon superposant des blocs de béton. Dans la photographie intitulée Paninsula 10, à l’instar du peintre qui jouit de la plus absolue liberté créatrice sur sa toile, la totalité de l’image est une pure création digitale ex nihilo.
La série intitulée Multiscan est différente des séries précédentes déjà par l’absence évidente d’un sujet ou d’une thématique. Ces photographies ont été prises aux quatre coins du monde. Comme le titre le suggère le lien peut être la technique de prise de vue: un scanner, chaque photographie résultant d’un ou plusieurs passages de scanner. Il en résulte des photographies aux couleurs très saturées avec une densité irréelle. Des formes en mouvement sont transformées en masses polychromes éthérées. L’artiste a inséré dans cette série une oeuvre sans aucune manipulation. Il a aussi pour d’autres images scanné plusieurs fois un même paysage et l’a reconstruit à partir des différents scans. En enlevant au spectateur toute possibilité de compréhension technique il libère pour chaque oeuvre la plénitude de leur contenu artistique.
Olaf Rauh, exposition après exposition, irrévocablement et sans possibilité de retours en arrière, détruit méticuleusement toute illusion d’objectivité de n’importe quelle image et en même temps, expérimente avec délectation les nouveaux territoires de création.