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Paul Henry RAMIREZ - Chunk
Communiqué de presse
Jean-Luc et Takako Richard ont le plaisir d’annoncer la troisième exposition personnelle de Paul-Henry Ramirez en Europe intitrulée « Chunk ». Suite à l’exposition collective Biomorphic Abstraction à la Curt Marcus Gallery à New York en 1998, l’expression « Biomorphic Abstraction » a été reprise depuis par les critiques d’art pour qualifier le travail de Paul Henry Ramirez. Il dessine et peint des compositions abstraites dynamiques qui rappellent des représentations internes et externes du corps humain.
Contrairement à la fantaisie de ses anciennes œuvres où transparaît l’influence de la sexualité sous-jacente dans les formes biomorphiques de Joan Miro, les œuvres de jeunesse de Mark Rothko ou encore d’Arshile Gorky, les peintures Chunk sont moins badines, moins figuratives, plus sophistiquées dans leur style et composition. L’artiste a arrêté d’utiliser de la peinture pressée directement du tube. Les tableaux sont de nouveau parfaitement lisses. Tout en gardant leur dynamisme, les nouvelles formes sont plus graphiques et puissantes. « L’artiste titille avec des insinuations et allusions sexuelles les couleurs plates, les surfaces inaltérées et les relations géométriques platoniques qui reflètent l’idéalisme jadis considéré comme l’expression quintessencielle de la quête du spirituel et du substantiel du Modernisme. Les résultats remplissent le vide entre le monde de principes formalistes raréfiés et de citations historiques, et l’univers familier de la culture populaire et des relations sociales.
Ramirez développe son art en donnant un sens nouveau aux modèles historiques. Les compositions géométriques osées et emblématiques des peintures Chunk illustrent les principes des courants avant-gardistes comme deStijl et le Constructivisme russe. La différence demeure dans le fait que Ramirez configure ses cercles et bandes pour former des images suggestives, transformant le lexique formaliste géométrique et biomorphique dans des textes qui se lisent comme des narrations délurées d’interdépendance et d’interaction.
Même si les œuvres de Paul-Henry Ramirez peuvent provoquer des gloussements, du ricanement, voire du rougissement, son intention n’est pas de parodier le sérieux ou l’ambition des tentatives modernistes de révéler la vérité qui se cache derrière les apparences. Au contraire, les sales blagues coquines qui résultent de légères modifications de la syntaxe et de la forme de l’abstraction géométrique renvoient le langage formaliste de l’abstraction à lui-même, inversant l’irreprésentable altérité qui à l’origine était supposée s’exprimer dans quelque forme matérielle figurative. On note dans cette stratégie des échos de Duchamp qui inscrit sur une reproduction de la Joconde les lettres L.H.O.O.Q., qui, prononcées en français, donnent la phrase « elle a chaud au cul ».
Par ailleurs, l’assemblage des références historiques qui en résulte, ainsi que les textes implicitement politiques et sociaux concernant la sexualité, non seulement aspirent à saper ou transgresser les idéaux transcendantaux des modèles modernes, mais aussi à repositionner le formalisme et l’abstraction en rendant visible leur capacité à traiter avec pertinence de la vie contemporaine. Qui plus est, l’intégration du spectateur rend explicite le fait que les peintures abstraites ne sont pas qu’un simple encodage pictural de valeurs formelles ou idéalistes, mais sont des choses complexes qui, si on est armé d’un bon oeil, peuvent repositionner le spectateur en acteur actif du monde réel. »(1).
A l’heure où les contempteurs du corps prônent l’abstinence comme modèle de vie, c’est dans la peinture abstraite que s’affirme grâce à Paul Henry Ramirez, et avec évidence, l’indissociabilité de la sexualité dans l’ordre général de l’univers.
Paul-Henry Ramirez est né à El Paso, Texas, en 1963. En 2009 il a une exposition personnelle au Tarble Arts Center à Charleston, Illinois. En 2010 il réalisera une installation au Newark Museum et participera à l’exposition “Psychedelic: Optical and Visionary Art since the 1960s” au San Antonio Museum of Art, Texas.
(1) Saul Ostrow : Modernism with a Wink and a Poke, Paul Henry Ramirez ‘Spin’, Tarble Arts Center 2009