Galerie Richard

Philippe HURTEAU - Aperçu

Œuvres exposées

Communiqué de presse

Jean-Luc et Takako Richard sont heureux de représenter le peintre Philippe Hurteau. Pour sa première exposition personnelle à la galerie Il propose cet Aperçu sur les développements récents des séries qui composent sa peinture. Depuis la série « Télévision » (1995), sa recherche picturale est consacrée à la question du sujet contemporain immergé dans la société de l’information et bombardé d’images conçues pour façonner sa psyché. Pour l’artiste, l’histoire de la peinture est d’abord une histoire de la conscience, par définition inséparable de son temps. Le peintre n’a donc d’autre choix que de confronter cette histoire à la « mécanique » du monde contemporain, et d’abord à la profonde mutation numérique de la civilisation, mutation si rapide et violente qu’elle annonce l’avènement d’un homo numericus au destin incertain. Pour Philippe Hurteau la peinture, loin d’être obsolescente, est un outil essentiel et radical pour témoigner des enjeux existentiels de l’époque.

Menées de front les différentes séries explorent divers genres de la peinture : Facecreen le portrait, Abscreen le paysage, Studio la peinture d’histoire … Les tableaux Facecreen, en s’inscrivant dans la tradition du portrait, et même de l’autoportrait avec le selfie, abordent la question du sujet. Radicalement tronquée, l’image du visage est privée de regard, traversée par des lignes de code ou des bugs informatiques. La « crise du regard » évoque directement une crise de l’identité. Les tableaux de la série Abscreen s’appuient sur des images d’écran pour jouer avec les codes de l‘abstraction, démentant l’opposition trompeuse entre abstraction et «image» ou « figure ». Ils s’inscrivent souvent dans le genre du paysage. Les vagues, qu’elles soient de mer ou de feu, évoquent directement les périls écologiques quand les graphiques du Nasdaq virent à la tempête. La série NFPP (un sous-ensemble de la série Abscreen) est une réflexion teintée d’ironie sur le statut des oeuvres dans le monde virtuel. L’analyse des couleurs originelles d’un tableau par les algorithmes aboutit à une proposition abstraite à la fois conceptuelle, factuelle et absurde.

Les formats plus imposants de la série Studio évoquent la peinture d’histoire. Ce « studio » est constitué par des murs d’images, c’est un non-lieu où s’élabore une figure du corps à l’âge numérique. A la fois dans la délocalisation, dans l’exhibition médiatique, et dans l’hybridation de la présence et de l’absence. Des figures fragmentaires et fantomatiques tentent d’habiter l’image en même temps qu’elles semblent la produire.
Techniquement, plusieurs tableaux usent d’un procédé unique qui consiste à faire réapparaitre par ponçage le relief des impressions sur aluminum recouvertes par plusieurs couches de peinture. Ainsi la logique numérique est inscrite au coeur même du tableau. Quant aux miroirs couverts de code, évoquant d’abord les écrans, ils ont pour fonction de ramener à la réalité de l’in-situ par les déchirures des images qui les recouvrent.
Un ouvrage intitulé Philippe Hurteau / Aperçu, édité à l’occasion de cette exposition, montre une large sélection d’oeuvres récentes et leur ancrage dans des travaux plus anciens.

Après une première exposition lors des Ateliers 86 au musée d’Art Moderne de la ville de Paris et sa participation à la Biennale de Sao Paolo, le travail de Philippe Hurteau est montré à Rome (Villa Medicis, 1989), Séoul, Palerme, Londres, Bruxelles, Taipeh, Chicago, Buenos-Aires … En 2003, il expose à Los Angeles (L.A. Cams, Raid Projects, 2003). En France, le Musée des Sables d’Olonne organise sa première exposition personnelle dans une institution, (Personne, commissariat Benoît Decron, 1998) et il participe à des expositions collectives à Angers, Bordeaux, Tanlay, Meymac ou à l’Espace Paul Ricard à Paris (2005). En 2021-22 il fait partie de l’exposition « Peinture : obsolescence déprogrammée » au Musée d’Art moderne & contemporain des Sables d’Olonne et de l’exposition « Peinture : obsolescence déprogrammée – Licences libres au Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun en 2022.

X

Ce site utilise des cookies pour améliorer l'expérience de navigation et pour récupérer des statistiques de fréquentation. En poursuivant sur notre site web, vous acceptez notre politique de confidentialité